La Revisto N° 323

« Lou Felibrige » La Revisto N° 323 – Mars-Abriéu 2021

Revue « Lou Felibrige » à commander à Felibrige – 8 bis avenue Jules Ferry – 13100 Aix-en-Provence

Prix 5,00 € : Abonez-vous : 1 an – six numéros : 26,50 €. Établissez un chèque à l’ordre de Félibrige. Courriel : – Visitez notre site : www.felibrige.org

Résumé des articles dont nous rappelons qu’ils sont entièrement écrits en langue d’oc. Exceptionnellement, deux des quatre articles constituant le dossier du Museon Arlaten sont rédigés en français.

Éditorial

En attendant l’ouverture au public du Museon Arlaten lorsque les conditions sanitaires le permettront, le capoulié se félicite de son ouverture virtuelle sur le site du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Jacques Mouttet propose dans ce numéro de la Revisto un dossier complet sur l’histoire et l’actualité de ce monument ethnographique. Il évoque la visite qu’il a faite, le 19 octobre 2020, en compagnie de quelques personnes. Il exprime, au nom du Félibrige ses remerciements au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône qui, relevant le défi, a fait de cet édifice un véritable chef-d’œuvre.

Le Museon Arlaten (1895 – 1992) – Du « Poème en action » de Frédéric Mistral au « Musée du musée ethnographique »

Madame Dominique Séréna-Allier, conservateur honoraire du Museon Arlaten, rappelle la genèse de ce musée dans l’esprit de Mistral qui avait envisagé, dès 1895, d’établir un grand panthéon à la gloire de la Provence au Palais des Papes d’Avignon. Faute de moyens suffisants Mistral fut contraint de limiter son ambition au seul musée d’ethnographie provençale. Il fut aidé dans sa tâche par Emile Marignan, préhistorien et ethnographe. C’est grâce à une collecte exemplaire d’objets et aux dons de riches mécènes que le Museon put présenter un tableau ethnographique rigoureux et convaincant du pays d’Arles. Dans un premier temps les collections furent installées au deuxième étage du Tribunal de Commerce, rue de la République. L’ensemble était ponctué d’étiquettes écrites en provençal par Frédéric Mistral, mentionnant les donateurs, les usages de chaque objet. Le parcours culminait dans les deux dioramas des scènes de vie à échelle humaine animés de mannequins modelés d’après nature par le sculpteur Claude-André Férigoule : la visite à l’accouchée et le gros souper de Noël. En 1906 le musée déménagea dans les anciens locaux du collège des jésuites, l’ancien palais de la famille de Laval-Castellane. Ce musée fut inauguré le 29 mai 1909. En 1910 des fouilles archéologiques dans la cour du collège firent resurgir le passé antique des lieux.

Le Museon Arlaten et son comité d’administration

Le majoral Rémy Venture nous parle de la première réunion du comité, le 2 juin 1896, à l’hôtel Nord-Pinus, sur la Place des Hommes où Mistral avait ses habitudes. Mistral donna la parole au docteur Emile Marignan afin qu’il lût un raport montrant ce qu’il serait nécessaire de faire pour la réussite du Musée. En 1899 fut signée la donation des collections au Conseil Général des Bouches-du-Rhône. Il fut stipulé que le Museon Arlaten serait à perpétuité dirigé par un comité autonome de sept membres dont un Conseiller général. Ainsi le premier comité fut composé de Mistral, de Jean Bayol, conseiller général, du docteur Emile Marignan, de Victor Eyssette, de Claude-André Férigoule, de Paul Mariéton, d’Honoré Dauphin. Il existait cependant un problème : le fronton du Museon porte l’inscription Palais dóu Felibrige. Ce titre fut une source de conflit entre Pierre Devoluy et le Maître de Maillane, Devoluy refusant cette inscription contrairement à Mistral qui l’avait conçue. Rémy Venture estime que dans l’esprit de Mistral tout ce qui était lié à la renaissance provençale pouvait porter les étiquettes, félibre, félibrige. C’est ainsi que son dictionnaire portera le nom de « Trésor du Félibrige ».

D’autre part le Comité étant, comme le Félibrige, détenteur du droit moral de l’œuvre mistralienne il pouvait, lui aussi, dans cette optique, être agrégé au Félibrige dans son sens le plus large.

 

 

La rénovation du Museon arlaten : une épopée historique !

Aurélie Samson Directrice par interim du Museon Arlaten, conservatrice en chef du patrimoine fait, dans un premier temps, l’historique des bâtiments, rappelant, notamment que les vestiges romains de la cour sont ceux du Forum adjectum du Ier siècle. Elle parle également des adjonctions félibréennes de la façade, de l’escalier d’honneur, de la salle du Consistoire ornée des peintures de Valère Bernard. Ces bâtiments restent la propriété de la ville d’Arles alors que le Musée et son personnel sont gérés par le Comité du Museon Arlaten. Le Museon devient Musée départemental en 1999. En 2003, en raison des conditions de sécurité le circuit des visites est limité. Le premier février 2008 l’Assemblée départementale vote le programme architectural et budgétaire de la « restructuration » du Musée. La maîtrise d’œuvre de la rénovation est sélectionnée à l’automne 2009, à l’occasion d’un concours européen. Michel Bertreux, de l’agence Tetrarc endosse le rôle d’architecte-muséographe et forme avec Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques le duo clef du projet. Ce n’est qu’en 2013 que le permis de construire est accordé. En octobre 2016 les opérations de travaux commencent. Le parcours d’exposition permanent est, quant à lui, repensé selon un programme muséographique exigeant. Au premier et au deuxième étages, les contraintes d’accessibilités et de gestion technique sont traités de manière ingénieuse : de nouveaux planchers surélevés de 70 à 80 cm par rapport aux sols historiques permettent non seulement de créer de délicates (et souvent imperceptibles) rampes d’accès entre les niveaux mais aussi d’y cacher discrètement les réseaux techniques. Quant à la présentation des vitrines, elles firent l’objet de nombreuses réunions, des heures de calcul, des esquisses sans cesse affinées, des plans d’ingénierie croisant des enjeux de dimensions au millimètre, de gestion climatique des températures et des taux d’humidité, de modalités d’éclairage à même de ne pas faire pâlir les œuvres, de systèmes de câblage invisibles, de verre anti-reflets et anti-UV, parfois même numériques et interactifs. Le 3 septembre 2020 la Commission de Sécurité et d’accessibilité donna un avis favorable pour l’ouverture au public.

Tout en s’ouvrant à de nouveaux champs, le Museon Arlaten rénové fait la part belle aux héritages dans son parcours de visite permanent. Celui-ci se découvre en cinq temps du rez-de-chaussée au deuxième étage ; temps 1 – Aux origines du Museon Arlaten; Temps 2 – Le musée des années 1900. La Provence selon Frédéric Mistral ; Temps 3 – Le musée des années 1940. Folklore et identité – Temps de Fernand Benoît ; Temps 4 Le Musée des années 1970. Lumière sur les arts et traditions populaires – muséologie de Georges Henri Rivière, époque également de Jean-Maurice Rouquette et Charles Galtier; Temps 5 – Le musée aujourd’hui. Histoires de vie et points de vue sur la Provence contemporaine.

Le Museon Arlaten à l’heure numérique

Pour Patrice Gauthier, majoral du Félibrige et chargé de mission à la Direction de la culture du Département des Bouches-du-Rhône, la technique au service du patrimoine doit être employée judicieusement. Elle permet de s’affranchir du temps et de l’espace. Il ne faut pas oublier que si le Museon présente 10 000 objets, il y en a 40 000 dans les réserves. Un petit film peut vous délivrer des limites physiques d’une vitrine. Un enregistrement sonore parle souvent mieux qu’un long texte. Cette approche est très intéressante pour les jeunes qui n’ont pas l’habitude de visiter les musées. Une application a été mise en place pour les téléphones mobiles. De écrans physiques ont été supprimés au profit de la projection sur des murs ou des plaques de verre ou des tiroirs rétractables.

Parmi les engins numériques, on notera l’usage de projections multiples, d’affiches numériques permettant de creuser un sujet, des tables numériques pouvant être utilisée par trois visiteurs. Longeant la cour se trouve un « navigateur » qui permet de voir le bâtiment tel qu’il était à chaque étape de son histoire. On peut aussi avoir accès à des projections sur la vie contemporaine en Provence et des sujets comme les ateliers de la SNCF, les reines d’Arles, les mariages gitans.

LES NOUVELLES

Agenda du capoulié

Du Ier janvier au 10 février Jacques Mouttet a participé à trois importantes réunions.

LES MAINTENANCES

Maintenance d’Aquitaine

La Félibrée du Bournat du Périgord est renvoyée au premier week-end de juillet 2022.

Maintenance d’Auvergne

La Maintenance annonce son assemblée générale, à Vic-sur-Cère, le 27 mars 2021

Maintenance de Gascogne-Haut Languedoc

A Cahors

L’association des Amis du Patrimoine Quercynois a participé au marché de Noël 2020 à Cahors.

Conseil académique

Il s’est tenu, le 7 décembre 2020, en visio-conférence, en présence de M. le Recteur.

Assemblée générale

L’assemblée générale se tiendra le 13 mars

Maintenance de Languedoc-Roussillon

L’assemblée générale est prévue le 10 avril.

L’Escolo felibrenco d’Aigues-Mortes prépare une journée provençale le 27 mars

Renseignements au 06 24 71 33. 41

Maintenance de Limousin

Le 29 janvier, chez le syndic, trois joueuses de vielle, Nicole Bayle, Mireille Lachèze, Nelly Boussely ont enregistré une émission pour LTV Limousin

On peut les écouter sur www. LTV Limousin

Maintenance de Provence

Le bureau de la maintenance s’est réuni en visio-conférence le 7 janvier

Une réunion des enseignants des Écoles félibréennes de la maintenance s’est tenue également en visio-conférence. Contacter René Martel : 06 21 09 72 69 – ou Rolande Falleri : 06 85 93 81 10 – rolandefalleri@gmail

L’assemblée générale doit se tenir le 17 avril à Vallauris.

Du côté du nouveau sous-syndicat de Camargue animé par Annelyse Chevalier on annonce la création de L’Escolo de Camargo dont la cabiscole sera Annelyse Chevalier.

Fédération Française de la Course Camarguaise : à la demande de son président Nicolas Triol a été créée une commission Culture, Patrimoine et Traditions dirigée par Philippe Reig.

Un rassemblement festif est prévu à Meyrargues le 24 avril 2021.

La manifestation Lengo e Musico devrait se tenir le 4 juin à Sérignan-du-Comtat, le 5 juin à Saint-Léger-du-Ventoux et le 25 septembre à Carqueiranne.

 

Li felibrihoun

On trouvera pages 27 et 28 deux pages consacrées aux enfants sur le thème des bêtes fantastiques.

LIBRAIRIE

Lo Nadau de Jeremias (Le Noël de Jérémie)

Le majoral Jean-Loup Deredempt a publié un joli livre de contes de Noël qui ont pour cadre la campagne limousine. L’édition est bilingue – 150 pages au format 20×27.

Commander à Lemouzi (S.H.R.B.L.) – 9 B rue des Fauvettes -19000 Tulle

25€ + 6€ de port pour 1 exemplaire, 8€ pour deux,19€ pour trois

Chèques à l’ordre de Société historique et régionaliste du bas-Limousin (S.H.R.B.L.)

A Couala du aucele

A Couala du aucele (La colline des oiseaux) est le dernier ouvrage que vient de publier la Soucieta d’Art e d’Istòri dóu Mentounasc. L’auteur est la felibresso Mauri Ampolini-Osicki. Dans la première partie elle évoque des souvenirs d’enfance. Dans la seconde partie elle parle de sa famille dans un style émouvant. Dans la troisième partie il est question de mathématiques, ce qui enchante le majoral Gilles Désécot qui fut enseignant dans cette matière.

–  format 21×29,7 – 65 pages – 20 € + 6 € de port – Commander à la SAHM – 3 rue longue – 06500 Menton – Chèques à l’ordre de la SAHM

FELIBRIGE

 

Un sòci du Félibrige nous a quitté

Le père Paul Amargier nous a quitté à l’âge de 97 ans. Il a consacré sa vie à la recherche historique. Il était spécialisé dans le domaine de la vie monastique en Provence au Moyen-Age. Il fut assistant de recherches de Georges Duby à l’Université de Provence jusqu’en 1989. Il était père dominicain et fut prêtre à l’abbaye de Saint Victor à Marseille. Les félibres se souviennent de la conférence qu’il fit en provençal, à la Santo-Estello de Mende en 1992, sur le pape Urbain V.

Décès

Roland Chassain, maire des Saintes-Maries-de-la-Mer, est décédé le 9 février. Nous l’avions vu, il y a quelques mois, aux cérémonies du centenaire de la statue de Mireille. On se souviendra aussi de son accueil lors de la Sainte-Estelle de 2011.

 

 

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