MOTION – réforme territoriale

Lou Felibrige noun poudié resta mut davans lou proujèt de reformo territourialo, èro de soun devé de ramenta l’óurigino de la regiounalisacioun e li valour ispirado pèr Frederi Mistral.

Il vota à l’unanimité lors du Conseil Général du Félibrige réuni le 9 juin 2014 à Aigues-Mortes (30), Région Languedoc-Roussillon, la motion suivante :

MOTION

En parallèle à la renaissance des lettres d’oc du XIXième siècle, les félibres proposèrent une renaissance sociale en lançant la notion du régionalisme. L’idée régionaliste fut ainsi répandue par les félibres pratiquement cent ans avant que la plupart des partis politiques ne se l’eussent appropriée. Cette antériorité donne une légitimité au Félibrige pour s’exprimer au sujet de la réforme territoriale annoncée le 3 juin 2014.

Fort de la caution conférée par le Président de la République Gaston Doumergue qui, le 25 avril 1927, parle, en Préfecture de Marseille, du Félibrige comme d’une « force morale de la nation française » et par le Ministre de la Décentralisation Gaston Defferre qui, le 20 décembre 1982, reconnaît que les félibres « [ont] su décentraliser avant la loi », le Félibrige réuni ce jour en congrès, demande que la réforme territoriale, soit finalisée en faisant fi des intérêts partisans ou des raisons contraires à la logique de ce qu’elles doivent être.

S’il est nécessaire de réduire le nombre de régions, celles-ci, devront refléter une cohérence de territoires et de cultures.

Il est logique, dans cette grande refondation, d’envisager le contour des nouvelles régions à partir des « pays » en abandonnant les sacro-saintes, mais souvent artificielles délimitations des départements et des régions actuelles.

Toutefois, la région, quelle que soit son étendue, doit demeurer une entité qui corresponde à des limites conformes à son histoire, à ses terroirs ainsi qu’au respect de ses particularités linguistiques.
En conséquence,
-A la lumière de ce qui vient d’être dicté par le bon sens et par une naturelle vision de la société, le Félibrige demande solennellement que les nouvelles régions soient établies en conformité avec les multiples repères sociaux, culturels, géographiques et linguistiques du pays, qu’elles prennent corps et s’organisent en s’inspirant de la haute pensée, des idées avancées par Frédéric Mistral (discours d’Albi le 24 mai 1882), et qu’elles soient dénommées par des appellations historiques ou géographiques.

Le Félibrige demande d’être associé, dans la mesure du possible, à la réflexion complémentaire qui s’instituera.

Jacques MOUTTET
Capoulié du Félibrige

Cet article a été publié par

© Le Felibrige Tous Droits réservés | Réalisation Dream Media® 2016 - Mentions légales et crédits