Letro i candidat

Letro i candidat à la presidènci de la Republico

Regulieramen dins soun istòri, à l’óucasioun d’eleicioun, lou Felibrige questiounè li candidat.
-Es ansin que segound la decisioun presso en sesiho counsistourialo dóu 26 de nouvèmbre 2011 à Auriha s’es manda uno letro i candidat à la presidènci de la Republico.
-Pèr uno bono enfourmacioun di felibre e dóu publi publican aqui aquelo letro.

Monsieur/Madame le candidat à la présidence de la République française,
-Le Félibrige, créé en 1854, pour sauvegarder et promouvoir la langue d’Oc, perpétue cette œuvre culturelle dans tout le Midi de la France, réunissant toujours des milliers de personnes attachées à leur langue et mobilisées pour sauver ce parler de leur famille, parler qui a donné à la France un prix Nobel de littérature en la personne de Frédéric Mistral, son fondateur.
-Après des années d’indifférence et parfois de mépris de la part de l’État français, cette langue comme l’annonce l’UNESCO est aujourd’hui en sérieux danger d’extinction et la passivité linguistique de la France est condamnable, tel un génocide culturel préjudiciable au Monde entier.
La timide tentative de reconnaissance, en 2008 (modification de la Constitution – Art. 75-1), de l’existence des langues régionales en France, seulement en tant que « patrimoine », n’a rien changé dans les faits …
-Tous les félibres, héritiers des convictions mistraliennes, désabusés par la politique linguistique suicidaire pour les parlers historiques de France, ont besoin de connaître le devenir de leur langue, la langue des troubadours, la première langue littéraire et diplomatique de l’Europe moderne, pour ce faire ils seraient honorés de connaître votre avis et l’action que vous pourriez mener pour réhabiliter les langues régionales de France et leur assurer un avenir digne de leur importance.
– Comme l’ont fait tous les États membres de l’Union Européenne, la France doit ratifier la Charte Européenne des langues régionales, elle ne peut reporter plus longtemps cette ratification, même au prix d’une réforme constitutionnelle, en aurez-vous la volonté ?
– Dans le même sens, plusieurs projets de loi touchant le développement des langues régionales dans l’enseignement, les moyens d’information 
et les relations publiques dorment sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat… Apporterez-vous votre soutien à la réussite d’une pareille loi ou d’un statut pour permettre aux langues régionales de vivre officiellement ? En tant que patrimoine de la France, Il est nécessaire qu’elles soient préservées, bénéficient d’une promotion et puissent être transmises aux générations futures.
– Par ailleurs dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales de France, une convention devrait permettre aux Régions de participer à la protection des langues de leur territoire, accepteriez-vous que les langues de chaque Région soient considérées comme officielle avec le français ?
– Enfin, permettez-nous de rappeler que depuis son origine, le Félibrige n’a de cesse proclamé la nécessité d’une véritable décentralisation. Frédéric Mistral étant à l’origine de cette idée, les grands félibres Léon de Berluc-Perussis, Jean Charles Brun ou Joseph d’Arbaud étant les inventeurs du régionalisme, du mot et de la philosophie. La France centralisée à outrance s’étouffe d’égocentrisme, nous sommes persuadés que les principes d’une réelle régionalisation ne seraient que progrès et avantages. Alors qu’après 30 ans de décentralisation, timide mais réelle, la récente réforme des collectivités laisse poindre une recentralisation, pouvez-vous indiquer clairement si vos objectifs en la matière rejoignent ce modèle de société respectueux des hommes et des terroirs, de leurs intérêts et de leurs droits, constamment souhaité par les Félibres de toutes les générations ?
Le Félibrige, sans entrer dans l’action politique politicienne, au delà d’une information auprès de ses membres et sympathisants, rendra publique la présente lettre ainsi que les réponses dont vous aurez bien voulu lui fait part.
-En vous remerciant par avance, nous vous prions d’agréer, Monsieur/Madame le candidat à la présidence de la République française, l’expression de notre respectueuse considération.

Jacques MOUTTET
Capoulié dóu Felibrige

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