Lettre à la Ministre de la Culture

« Madame la Ministre,
-Nous avons eu connaisance, récemment, de la lettre que vous avez adressée le 5 août 2008 à M. Michel Vauzelle, Président du Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’azur qui vous avait demandé, par une question posée le 13 mai dernier, que “le provençal soit reconnu à part entière parmi les langues régionales”. (*)
-Votre réponse sur ce sujet, qui fait débat en Provence depuis quelques temps, s’avère très claire, solidement argumentée et satisfait pleinement le Félibrige.
-En effet, le Félibrige déjà en 1999, rappelait solennellement lors de son congrès, conformément à son but et à sa philosophie, que la seule terminologie pour être employée et défendue était : “La langue d’oc dans sa diversité (auvergnat, gascon, languedocien, limousin, provençal).”
-Ainsi, votre réponse et notamment la définition : chaque variété est l’expression pleine et entière de la langue qui n’existe qu’à travers ses composantes, nous a particulièrement agréé, et exprime, tout à fait, la pensée de Frédéric Mistral que le Félibrige continue à défendre, à proclamer et à promouvoir.
-Par conséquent, Madame la Ministre, nous vous remercions vivement d’avoir formulé, aussi explicitement, la position du gouvernement, pleinement conforme aux positions du doyen des mouvements de défense de la langue d’oc : le Félibrige.
-Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos respectueux hommages. »

-Jacques
-MOUTTET
-Capoulié dóu Felibrige

(*) Suite à une question du président de la Région Provence – Alpes – Côte d’azur, demandant que le Provençal soit reconnu « à part entière parmi les langues régionales » (question publiée au Journal officiel du 13/5/08 page 3919), ci-après la réponse de Madame la Ministre de la Culture et de la Communication :
-(Journal Officiel du 5/08/2008. Page 6760)

« …. La reconnaissance des langues régionales prendra forme d’une loi qui concernera l’enseignement, les médias, la culture et les services publics .
-Un projet de texte sera présenté aux assemblées en 2009.
-Pour ce qui concerne le domaine linguistique gallo-roman, les services de l’État n’entendent pas remettre en cause la nomenclature traditionnelle, en usage dans l’administration depuis la loi Deixonne de 1951 : l’occitan est une langue avec différentes variétés dialectales, dont le provençal. Chaque variété est l’expression pleine et entière de la langue qui n’existe qu’à travers ses composantes. Sous appellation englobante de provençal, c’est cette vision unitaire de la langue, « des Alpes aux Pyrénées » que Mistral exprimait dans son « dictionnaire provençal-français embrassant tous les dialectes de la langue d’oc moderne « . Naturellement, la liberté d’expression s’applique ici comme ailleurs, et les locuteurs peuvent librement nommer leur langue comme ils le souhaitent. »

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