La Revisto N° 246

La revue du Félibrige : “ Lou Felibrige – la Revisto “ peut être commandée à : Felibrige – Parc Jourdan – 8 bis Av. J. Ferry – 13100 Aix en Provence – Prix : 4 euros Abonnement : 6 numéros : 19,5 euros. Établir un chèque à l’ordre de : Felibrige. Pour s’abonner, il n’est pas nécessaire d’être membre du Félibrige. Courriel : Visitez notre site : www.felibrige.org

Lou Felibrige – la Revisto : N° 246 – mai-jun 2008

Résumé des articles dont nous rappelons qu’ils sont entièrement écrits en langue d’Oc.

Editorial : M. Jacques Mouttet, Capoulié du Félibrige, prononce son discours traditionnel devant le tombeau de Frédéric Mistral le 25 mars, à l’occasion de l’anniversaire de son décés, il dit entre autres :
-“ Nous nlous indignons de voir le Gouvernement mépriser la diversité culturelle, d’abandonner petit à petit les compétences sur l’enseignement des langues régionales, de calculer pour se dédengager de la télévision regionale : à moins d’entrevoir, dans ces décisions, une réelle volonté de regionalisation, à condition que les régions soient consciente de l’opportunité intéressante qui leur est proposée, on peut en douter.”

Le chanoine Emery : La Majorale Pierrette Bérengier rappelle le souvenir de l’abbé Etienne Emery (1810 – 1883), chanoine de St Sauveur d’Aix en Provence. Il fut un des premiers félibre aixois, en relation avec Frédéric Mistral. Auteur d’un bon nombre d’œuvres en provençal, citées dans l’article. La Majorale Bérengier, nous donne de lui une poésie, très plaisante, librement adaptée de La Fontaine « La cigalo et la fourmi ».

Olivier Messiaen : Le Majoral André Gabriel, professeur aux conservatoires d’Avignon et de Marseille, à l’occasion du centenaire de la naissance d’Olivier Messiaen à Avignon, au lieu de nous donner une biographie que l’on peut trouver facilement ailleurs, nous livre une série de témoignages directs, d’anecdotes souvent savoureuses, très interessants sur celui qui est sans doute un des plus grands compositeurs du 20ème siècle.

Lo sang de las peiras : Le Majoral Robert Rousset nous présente des extraits d’un petit livre de Marcelle Delpastre décédée il y a dix ans tout juste. Marcelle Delpastre paysanne de Germont en Limousin, femme cultivée, troubadouresse moderne, mélange de fée et de druidesse dont la poésie fut la moitié de sa vie, son évasion, poésie libre de toute règle, de quelque prosodie que ce soit. Par ailleurs conteuse, ethnologue, philosophe. Bien que mal connue on peut la placer au niveau de Jean Boudon, Max Rouquette ou Paul Gayraud. Les extraits de cet ouvrage nous donnent une bonne idée de la profondeur et de la qualité de la poésie de Marcelle Delpastre. « Soi-ieu mas maissut per morir ? Mai, ieu, d’onte saute, onte me’n vau ! / Ses qui que t’apojas contra la pèira qu’as cerchat la fàcia de Dieus e qu’as trobat lo còr de la pèira, lo sang de la pèira, la fàcia de Dieus, l’autra fàcia … »

Un patrimoine lenguistique exceptionnel rentre au Service des Archives départementales du Vaucluse :
-Le Félibre Marc Dumas, d’Apt, vous raconte comment un manuscrit du 14ème siècle : « Rollan a Saragossa e Ronsasvals » a été conservé dans des archives notariales à Apt, chez un notaire qu’il a bien connu, puis passablement oublié ! Et enfin récupéré par les Archives Départementales de Vaucluse, grâce à la ténacité de la conservatrice, Madame Martella

Découverte d’un dictionnaire provençal manuscrit du 19ème siècle : Le Félibre Jean-Michel Jausseran, de Marseille, a retrouvé dans un grenier, chez des amis, un dicitionnaire provençal-français écrit par Camille Moïrenc, d’Apt. On y trouve 2 800 entrées, 7 000 proverbes et expressions populaires. L’auteur a rédigé cet ouvrage dans le parler d’Apt, fortement influencé par le parler maritime ; il l’a écrit dans le souci, dit-il, de sauvegarder ces proverbes et expressions pour les transmettre aux jeunes. A savoir que M. Jausseran va essayer de publier cette œuvre sans doute intéressante à plus d’un titre.

Les Sendics de la Maintenance de Provence depuis 1876 : Le Mèstre d’obro, devenu récemment Majoral, Pierre Imbert, nous donne, d’après une étude du regretté Marcel Bonnet, la liste des Sendics de la Maintenance de Provence. Il l’a revue, puis complétée jusqu’à nos jours. Plus de vingt félibres se sont succédés à la tête de la Maintenance, certains exerçant plusieurs mandats. Tous sont devenus Majoraux, certains ont été Capoulié.

Le siège d’Aigues-mortes — les bourguignons salés : Le Mèste d’obro Louis d’Andecy nous rappelle un épisode tragique de la fin de la guerre de cent ans. Les troupes royales aidées par le parti des Armagnacs font le siège d’Aigues-mortes tenue par le parti des Bourguignons, allié des anglais. Les troupes royales s’emparent de la ville, la garnison bourguignone est passée au fil de l’épée. Par crainte d’épidémie, les cadavres sont entassés dans une tour en dehors de la ville et recouverts de sel. De là, sans doute, le refrain : « Bourguignon salé / l’épée au côté / La barbe au menton / Saute ! bourguignon ! »

12 – 48 : La felibresse M-T Nemrod-Bonnal raconte le rassemblement amical et festif de l’association  » 12 – 48″ (Aveyron-Lozère) à Rochefort du Gard. Au programme : l’aligot pour 400 personnes ! contes, danses et le lendemain … uno course à pied de 10 km à travers les vignes d’alentour et les rues du village avec 1 300 participants. Ce rude effort neccesita ensuite un copieux repas avec des spécialités du Rouergue et du Gévaudan : viande d’Aubrac, saucises, jambon, Roquefort et vin nouveau !

Baudile : Le Félibre Gérard Jean nous rappelle l’histoire, moitié légendaire, de Saint-Baudile, saint patron de la ville de Nîmes. Baudile, soldat romain du 4ème siècle perdit la tête (on le decapita !) pour avoir prêché le christianisme au nimois. Ses tombeau avait été redécouvert en 878 et ses restes ramenés dans la ville. Dans un vallon, derrière la Tour Magne, restent trois sources dues au martyre du saint.

De la part de nos Sòci : Rappelons que les Sòci du Félibrige sont des membres associés étrangers, souvent des universitaires, qui enseignent et diffusent la langue d’Oc, les idées de Mistral et du Félibrige.

Du Japon, Susumu Kudo : Professeur d’université à Tokyo, il s’est élevé récemment contre le « fichage biométrique » lors du passage des frontières du Japon. Il considère cette pratique comme contraire à l’esprit démocratique : « Ma prospérité et la démocratie vont ensemble. La confiance mutuelle est la meilleure garantie de la sécurité. Je suis contre le fichage biométrique qui est la plus forte expression de la méfiance. »
Du Canada, Claude Pelletier : professeur à l’Université Laval, M. Pelletier a récemment pris sa retraite. Il en profite pour reprendre une partie des cours qu’il donnait à l’Université et en faire profiter un large public à travers associations et universités populaires. Il fait connaître ainsi toutes sortes d’aspects de la Provence, de la littérture aux coutumes, de l’histoire o similitudes culturelles de la Provence et du Québec.

Librairie :

Récits et nouvelles du Pays d’Olt : l’Olt, c’est la rivière que les français appellent le Lot ! Présenté par la Majorale Pierrette Bérengier, ce livre du Majoral Zefir Bosc est très intéressant parce que l’auteur dont la famille est dans le pays depuis des siècles, en connaît tous les recoins, tous les usages, toutes les histoires. Il nous raconte la rude vie des paysans d’autrefois et celles des gabariers qui allaient et venaient sur la rivière pour assurer lesliaisons marchande avec le bas-pays.
-« Racontes e novellas del Païs d’olt » – 150 p. en 16 x 24 – 19 euros – chez l’auteur à 12140 Espeyrac

Pinòquio : présenté également par la Majorale Pierrette Bérengier, cette traduction en provençal varois de l’œuvre célèbre de Collodi. Le traducteur est Pierre Imbert, devenu récemment Majoral. Une œuvre remarquable où toute la saveur du texte est respectée. On y retrouve avec plaisir dans notre langue toutes les aventures de la marionnette qui finira parès beaucoup d’expériences par devenir un véritable petit garçon.
300 p. en 15 x 21 – 23 euros port compris – Commander à : Pierre Imbert – les aiguières, Bt P – rue de la Tourrache – 83600 Fréjus

Moun pantai : Le félibre Gabriel Brun d’Aigues-mortes nous donne une suite de récits sur un monde qu’il vit de l’intérieur, quasiment au quotidien, celui de la Bouvine, de la Camargue. Tout ceci dans la langue du Pays qu’il manie parfaitement.
-125 p. en 15 x 21 – 13,5 euros port compris – chez l’auteur : Courbières – 30220 Aigues-mortes

Toponymie des pays occitans : Le Majoral J-Claude Dugros nous présente un ouvrage de Bénédicte et J-Jacques Fenié. Les auteurs montrent la nécessité de bien connaître les racines des toponymes pour que les noms de lieux gardent la mémoire des terroirs, des pays ; que les « signifiants » collent aux « signifiés ». Ceci nous permet alors de comprnedre pleinement les pays où nous vivons.
-480 p. – 17,5 euros – Editions sud-ouest

Jano o la pèsto vegetouso : Jean Marcellin, de Vaison la romaine, était dessinateur dans la bande dessinée du genre western. Mais très attaché à ses racines provençales il a publié aussi des livres sur notre pays, toujours pleins d’un humour assez décapant. Il vient d’écrire récemment une comédie traduite en provençal par le chanteur J-Bernard Plantevin. -Comédie où une jeune bergère, au 18ème siècle, sauve Vaison d’une bande de brigands et déserteurs qui mettent le pays à feu et à sang.
160 p. en 15 x 22 – 16 euros port compris – Ed. culture & langue d’oc – 29 draye de meyne – 26110 Nyons.

Lenga d’Oc – t. 5 – poetas (A-L) : Une petite anthologie de poètes de langue d’oc, mais essentiellement des écclésiatiques. Plus de vingt poètes sont ainsi présentés, chacun avec une petite biographie et un extrait de ses poèmes. Une bonne façon de tirer quelquefois de l’oubli des poètes de langue d’oc et de donner envie de les mieux connaître.
-97 p. en 15 x 21 – 10 euros port compris – monastère Sts Clair et Maurin – BP 65 – 32700 Lectoure

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